Episode n°2
Être punk, c’est simplement redemander son propre droit à l’humanité, à l’erreur, à l’emportement et à la juste réalité dans laquelle on évolue. Réclamons, en tant que société, notre droit à l’honnêteté : nommer avec des paillettes ne changera pas la réalité. Ce qui peut tout changer, c’est nommer avec justesse.
La linguistique punk c’est le refus des normes établies, le rejet du fameux « on a toujours fait comme ça ». Bien que l’on associe souvent les punks à un talent musical spécifique, l’essence de ce mouvement réside dans la volonté de refuser la rigidité, de penser différemment, non pas pour se démarquer à tout prix, mais pour éviter de se conformer à un dogme.
Aujourd’hui, chacun développe un rapport unique aux mots, à la prise de parole et à l’écriture. Cette approche valorise l’authenticité et encourage des échanges sincères. La langue devient ainsi un levier pour rendre la société plus humaine et accueillante. Et, parfois, l’humour et les jeux de mots, même les blagues Carambar, prouvent que les mots peuvent unir et réjouir.
La linguistique punk, c’est refuser les éléments de langage tout fait, très conventionnels, très institutionnels. Et c’est se souvenir que la langue fait le groupe.
Plus qu’un non-sens, c’est contre-productif !
Pourquoi ?
L’intention d’inclusion est louable, mais le résultat crée de nouvelles barrières. Pourtant, des alternatives naturelles existent déjà : les mots épicènes. Pourquoi ne pas les privilégier au lieu de complexifier artificiellement la langue ?
Un autre piège, c’est de croire que modifier le vocabulaire suffit à transformer la société. Mais changer un mot ne change pas un problème de fond.
Prenons un exemple : appeler une caissière « hôtesse de caisse » ne change rien à ses conditions de travail. Modifier la terminologie ne règle pas la question des salaires, du respect ou de la précarité. C’est un pansement sur une jambe de bois.
Ce n’est pas en repeignant les mots en rose qu’on rend la réalité plus douce.
« Pour moi, la vraie punkitude, c’est d’oser nommer le fait que changer les mots pour les rendre jolis ne change pas la réalité »
– Sonia Vignon, épisode 2 du podcast Le poids des mots
Être linguiste punk, c’est avant tout refuser qu’on nous mente avec des mots. D’oser appeler un chat un chat, de nommer les choses avec justesse pour pouvoir les affronter réellement, plutôt que de les dissimuler sous un vernis bien-pensant et politiquement correct.
Changer la société ne se fera pas en jouant avec la syntaxe. Ce changement passera par une transformation des comportements, des mentalités, des rapports de force. Cela commence par traiter de manière égale les garçons et les filles, dès l’école, et en s’attaquant aux vrais problèmes, loin des artifices comme les points médians.
Oser nommer la réalité avec justesse peut la changer !
La clé d’une entrée en écriture simplifiée et totalement en adéquation avec son public !