Episode n°5
Recruter aujourd’hui, ce n’est pas comme recruter hier. Les annonces changent, les méthodes de recrutement changent, parce que les profils changent… Est-ce que recruter, c’est se marier ? Et, du coup, est-ce que faire un CDD, c’est tromper ou se tromper ?
Est-ce que, si je signe, je m’engage ? Et surtout, à quoi ? Quelque soit le côté de la table, on se pose tous ces questions !
Signer un contrat de travail, c’est s’engager. Mais à quoi exactement ? À un poste, à une mission, à une culture d’entreprise ?
Pour les employeurs comme pour les salariés, la notion d’engagement est souvent floue et conditionnée par des conventions administratives ou des normes sociales bien ancrées.
Les entreprises valorisent la fidélité, la loyauté, l’adhésion aux valeurs… Mais dans un monde où la mobilité professionnelle est devenue la norme, où les carrières ne sont plus linéaires, ce discours est-il encore pertinent ?
Une entreprise, ce n’est pas une somme de chiffres et d’objectifs. C’est avant tout un ensemble de personnes qui interagissent et créent sa dynamique. Et pour que cet écosystème fonctionne, il doit reposer sur une communication fluide et sincère.
Le recrutement n’est pas seulement une question de compétences techniques. Il s’agit aussi de gestion des individualités, de savoir-être, d’adéquation culturelle.
L’entretien d’embauche devient alors un espace où chacun évalue l’autre : le candidat observe autant qu’il est observé.
Le terme même de « ressources humaines » est une contradiction. Il réduit l’humain à une ressource, une donnée quantifiable, un outil au service d’un objectif. Pourtant, chaque individu est unique, avec ses forces, ses faiblesses, ses aspirations.
Plutôt que de parler de « ressources humaines », pourquoi ne pas envisager un langage plus authentique, plus respectueux de la singularité de chacun ? Pourquoi ne pas mettre en avant des « rencontres humaines », où l’on reconnaît la valeur d’une personne au-delà de son simple potentiel productif ?
« Ce qui fait une entreprise, ce n’est pas son bilan, ce ne sont pas des lignes dans des tableaux Excel. Ce sont les gens qui participent à sa vie tous les jours, à leur niveau et dans leur propre domaine de compétence… et parfois d’incompétence. »
– Sonia Vignon, épisode 5 du podcast Le poids des mots
Si l’on veut réconcilier le discours et la réalité en matière de recrutement, il est temps de repenser notre manière de parler et d’agir :
Clarifier les attentes : Trop souvent, les entreprises vendent un poste comme on vend un produit, enjolivant la réalité. Résultat : désillusion et turnover. Soyons honnêtes dès le départ.
Prendre en compte l’humain dans sa globalité : Un candidat n’est pas qu’un CV. Derrière chaque expérience, il y a une personnalité, des motivations, des besoins. Mieux les comprendre, c’est mieux recruter.
Accepter que l’engagement évolue : Les carrières ne sont plus figées. Plutôt que de chercher des collaborateurs « pour la vie », construisons des relations professionnelles basées sur la confiance et l’évolution mutuelle.
Finalement, recruter, ce n’est peut-être pas se marier. Mais c’est poser les bases d’une relation qui, si elle est bien construite, peut durer… ou du moins laisser un souvenir positif.
Mot juste et juste mot… mieux qu’un nouveau babyfoot !